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Les sorties de l’ambassadeur

Auteur(s) : Alexandre Duyck

Israël, les Nations unies, Washington… À 66 ans, Gérard Araud laisse derrière lui une brillante carrière au Quai d’Orsay. De fervents admirateurs de son indépendance d’esprit et des détracteurs qui voient en lui un “gourou” néoconservateur. Sa liberté de ton a certainement contrarié son espoir de devenir ministre des affaires étrangères d’Emmanuel Macron. Alors qu’il publie un livre entre l’essai et les Mémoires, celui qui a été recruté par l’homme d’affaires Richard Attias, devra sans doute tempérer ses bons mots pour ne pas froisser ses nouveaux clients.


  • Année de parution : 2019

  • Media : Le Monde
  • Photo(s) : Caroline Tompkins
  • Année de parution : 2019

Extrait

Difficile de faire plus chic : c’est le Upper East Side de Woody Allen, des boutiques Ralph Lauren, Stella McCartney, Chanel et Ladurée. Et pourtant on plaindrait presque l’homme qui vit dans cet élégant apparte-ment de 90 mètres carrés avec beaux par-quets, murs blancs, chaises design et oeuvres d’art accrochées aux murs. Pensez donc : il y a quelques mois encore, Gérard Araud vivait dans un vrai palais, sa résidence d’ambassadeur de France à Washington. Et quelques années auparavant, de 2009 à 2014, alors représentant permanent de la France auprès des Nations unies, il occupa un des plus somptueux appartements de New York, un duplex de 720 mètres carrés. Quand François Hollande décida de le céder, le dix-huit-pièces fut vendu 70 millions de dollars…Depuis le mois d’avril, fini la vie de château pour l’homme qui organisait des fêtes somptueuses à Washington. Christine Lagarde, qu’on n’imagi-nait pas aussi fêtarde, s’y est rendue en tant que présidente du FMI : « C’était d’une classe folle. En rater une, c’était toujours s’entendre dire : “Tu as vraiment manqué quelque chose !” » La première fois que l’am-bassadeur et Christine Lagarde se rencontrent, le premier confie à la seconde : « Finalement, vous êtes beaucoup plus sympathique que ce que je pensais ! »