Delphine Ernotte, la femme qui détient le pouvoir
Auteur(s) : Alexandre Duyck
Après avoir dirigé 80000 salariés chez Orange, elle a été nommée, il y a un an, présidente de France Télévisions. Elle nous a dit: » Vous en connaissez beaucoup des femmes de pouvoir aimées ? » Elle a raison. Delphine Ernotte n’échappe pas aux commentaires et aux attaques. Récit de sa galvanisante trajectoire.
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Année de parution : 2016
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Media : Marie Claire
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Photo(s) : Alex Cretey Systermans
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Année de parution : 2016
Extrait
“Décider c’est aussi une forme de liberté, non?
J’aime peser le pour et le contre, trouver une voie, prendre des risques et les assumer.”
A l’entrée de son bureau, au sommet de l’immeuble de France Télévisions, se cache un portrait de Paul Smith. Le créateur anglais prend la pose dans une rue qu’on imagine à Los Angeles. Elégant, forcément, il marche comiquement, allongeant exagérément les jambes. Et s’il y avait du Delphine Ernotte dans cette image d’un » Englishman in LA » ? Un soupçon de loufoquerie savamment maîtrisée, une bonne dose de détermination, de l’allant et une progression que nul ne saurait interrompre. Elle vient d’avoir 50 ans. Nommée en avril 2015 par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, investie dans ses fonctions il y a tout juste un an, elle est la pre- mière femme à diriger le groupe France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô et la nouvelle chaîne d’info en continu, France Info). On sent la jubilation dans sa voix, dans son regard quand ses yeux se plissent. La gourmandise, le plaisir aussi. Ancienne patronne d’Orange France, Delphine Ernotte dirige désormais dix fois moins de salariés, a (dit-on) divisé par deux son (très) confortable salaire, mais voici cette ingénieure diplômée de l’Ecole centrale dans le bureau du PDG de la télévision publique française. Là où nulle femme n’avait été autorisée à siéger avant elle. » C’est un cadeau que je me suis fait, parce que j’en avais absolument envie, et pour quelque chose que je ne sais pas dé nir mais qui est de l’ordre de la trans gression, a-t-elle confié un jour*. Parce que je suis une femme, parce qu’on ne m’attendait pas. «